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Dans la partie méditerranéenne de la région Occitanie, les études révèlent un manque d’eau d’environ 81 millions de m3 pour satisfaire l’ensemble des usages sur les bassins versants et laisser un débit suffisant dans les rivières pour préserver la qualité de l’eau et la vie biologique. Pour les nappes souterraines, ce sont plus de 3 millions de m3 qui manquent pour équilibrer la balance entre les prélèvements et les réalimentations.
Tous les bassins des fleuves côtiers montrent déjà des signes de tension sur la ressource en eau. La nappe souterraine du pliocène dans les Pyrénées-Orientales et la nappe de l’Astien dans l’Hérault sont également impactées.
Les territoires méditerranéens constituent un hot spot mondial du changement climatique. Les conséquences des évolutions climatiques y sont déjà très visibles. Pour preuve, l’avancement de la date des vendanges par exemple.
Incontestablement, le changement climatique va accroître les tensions sur l’eau. A l’horizon 2050-2070, le débit moyen des principales rivières de France devrait diminuer d’au moins 10 à 40 %.
Gérer collectivement une ressource en eau de moins en moins disponible
Avec plusieurs années marquées par de graves sécheresses, les situations de crise se multiplient. Pour prévenir les conflits d’usage et éviter de dégrader l’état des rivières et des nappes, le principe qui prévaut aujourd’hui est de gérer collectivement la ressource en eau. La stratégie et les mesures à prendre sont connues et déjà engagées dans des plans de gestion de la ressource en eau (PGRE), qui deviennent progressivement des projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) en application des décisions nationales prises dans le cadre des Assises de l’eau. Construits en concertation entre l’ensemble des usagers du territoire, ces projets de territoire visent à garantir un partage équilibré entre les besoins des différents usages (eau potable, irrigation, industrie…) tout en laissant un volume d’eau suffisant dans les rivières et les nappes pour leur bon fonctionnement et leur bon équilibre. Des règles de partage de l’eau sont définies, avec une répartition par usage et type d’usagers, et un programme d’actions mis en place. Le territoire du Languedoc-Roussillon compte désormais 14 plans de gestion de la ressource en eau (PGRE) dont 11 sur des bassins versants et 3 sur des nappes d’eau souterraines.
La dynamique est donc lancée mais il reste essentiel de pouvoir rendre compte de la mise en œuvre effective des plans d’actions définis, de constater leur efficacité, et de développer une vision prospective de l’évolution de la ressource et des besoins dans le contexte du changement climatique.
Nappe de l’Astien : les campings aussi économisent l’eau
La cinquantaine de campings installés entre la basse vallée de l’Aude et l’étang de Thau est l’une des principales sources de prélèvement d’eau dans la nappe astienne, en plus des collectivités, ce qui engendre des déficits en eau compris entre 400 000 et 700 000 m3/an selon les années. Dans le cadre du PGRE, des actions d’économie d’eau dans les campings sont prévues, pour un investissement de 13,2 millions d’euros sur trois ans dont 6,5 millions apportés par l’agence de l’eau : réalisation de diagnostics, mise en place d’équipements de comptage, optimisation de la gestion des espaces verts afin de limiter les arrosages ou encore recyclage des eaux des piscines. Les travaux de réduction des fuites sur les réseaux d’eau potable des collectivités s’élèvent quant à eux à 1,8 million d’euros. Le Syndicat mixte d’études et de travaux de l’Astien (SMETA) étudie également la possibilité d’utiliser de l’eau brute pour le remplissage des piscines des campings. Pour les activités agricoles, soumises à des sécheresses récurrentes, plusieurs projets de substitution sont prévus à partir de ressources moins tendues comme le Rhône. Ce sont 600 000 m3 d’eau qui ne seront ainsi plus prélevés dans la nappe astienne.
Le PGRE du Tech dans les Pyrénées-Orientales : déjà 16 Mm3 économisés
Dans un contexte de changement climatique et d’augmentation de la population permanente, le Syndicat Mixte de Gestion et d’Aménagement Tech-Albères (SMIGATA) a engagé en 2013 un plan de gestion de la ressource en eau avec les acteurs du territoire. Tous les usages de l’eau sont concernés par des mesures d’économie d’eau. La production d’eau potable et les process industriels vont stabiliser leurs prélèvements et travaillent à améliorer leur rendement. Pour l’usage irrigation qui prélève 85 % des volumes annuels, l’objectif est de réaliser 19,5 millions de m3 d’économie. Cela passera par la réparation de fuites et la modernisation des canaux d’irrigation, et une gestion fine des prélèvements permettant un partage optimisé de la ressource en période estivale.
A ce jour, les acteurs locaux ont déjà économisé 16 millions de m3 par an. Toutefois, le territoire reste vigilant pour la dernière ligne droite du PGRE car la tension sur la ressource semble s’aggraver.
L’agence de l’eau, en 1ère ligne pour accompagner les territoires face aux tensions sur la ressource et au changement climatique
Au cours des 10 dernières années, les économies d’eau dans le bassin Rhône-Méditerranée ont permis d’économiser 347 Mm3/an, (ce qui, pour illustration, correspond à 70 % des prélèvements annuels pour l’eau potable sur le territoire Languedoc-Roussillon), en particulier grâce à des travaux sur les réseaux d’eau potable et sur les canaux d’irrigation agricole.
Les équipements de substitution des prélèvements (retenues de stockage ou équipements de transfert d’eau) ont également fortement progressé. Depuis 2015, l’agence de l’eau a financé 55 ouvrages de substitution en lien avec les PGRE, dont 34 pour des usages agricoles. Ils ont permis de substituer 52 Mm3 d’eau pour 192 M€ de travaux.
« L’enjeu est maintenant de desserrer collectivement les tensions et d’identifier les marges de manœuvre pour un partage équilibré de la ressource, dans le respect du bon fonctionnement des milieux aquatiques, indique Laurent Roy, directeur général de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. Les projets de territoires et les plans de gestion de la ressource sont une première étape incontournable et structurante même si leur mise en œuvre peut être complexe. J’invite tous les acteurs des territoires à garder le cap des ambitions et des actions définies dans ces plans de gestion ».
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